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Objectifs industriels du projet

Marché et intérêt du projet

Certains secteurs industriels, où l'erreur n'est pas permise pour des raisons de sécurité, sont sensibilisés depuis longtemps aux méthodes formelles : le transport terrestre, l'aéronautique, l'énergie nucléaire sont les plus connus. Dans les projets devant répondre à des exigences de qualité, les méthodes formelles doivent être appliquées à partir du niveau 4 des normes ITSEC. Dans des secteurs comme les télécommunications ou l'édition de logiciels, les enjeux sont plutôt de nature économique (combien coûte un effondrement du réseau, la découverte d'une faille de sécurité, etc.). Notons que dans le domaine du transport terrestre, l'utilisation de méthodes formelles (B en l'occurrence) est déjà un argument de vente ayant fait la différence sur certains marchés. La situation pourrait bien évoluer dans le domaine du logiciel, sous la pression du CSTB2 qui cherche à faire voter une loi aux USA instaurant la responsabilité des éditeurs en matière de sécurité et de faille informatique. En effet, dans un rapport publié à la suite de la réaction sécuritaire de septembre 2001, le comité affirme que les problèmes de sécurité informatique ont été négligés au cours des dix dernières années, les performances des logiciels et les fonctionnalités commerciales ayant été privilégiées au détriment de la sécurité.

En France, plusieurs sociétés s'intéressent de près aux techniques formelles et y ont investi des moyens, notamment Matra Tranport International (devenu Siemens), GEC-Alsthom, RATP, l'Aérospatiale, Airbus Industrie, Dassault Aviation, GemPlus, Schlumberger, France Télécom, Vérilog (devenu Télélogic), Trusted Logic, Clearsy, et plus récemment CRIL Technology. Il faut aussi y ajouter des services de certification comme le SCSSI.

Les freins qui s'opposent à la diffusion des techniques formelles sont de nature technique et culturelle. Sur le plan technique, la vérification de grands logiciels monolithiques est hors de portée. On sait cependant traiter des algorithmes complexes de petite taille (une à quelques pages), et des logiciels de taille moyenne reposant sur des principes simples (ainsi, la méthode B s'est avérée efficace pour le traitement d'applications ferroviaires de quelques dizaines de milliers de lignes de code).

Il est devenu par ailleurs important de considérer la vérification formelle de propriétés non fonctionnelles (quantitatives). Il semble réaliste d'attaquer aujourd'hui ce problème, compte-tenu de la maturation des outils pour la vérification de propriétés fonctionnelles.

Sur le plan culturel, il est nécessaire de disposer de personnels convenablement formés et conscients de la portée des techniques. L'existence d'une communauté de recherche à la pointe du domaine est évidemment une condition favorable au transfert des technologies au travers de l'enseignement et des contacts avec le milieu industriel.

Type d'exploitation envisagée, diffusion des résultats et retombées économiques

En dehors des publications scientifiques, les avancées attendues du projet proposé ici seront concrétisées par des améliorations aux logiciels libres existants (Elan, Coq et ses bibliothèques, HCMC, interfaces pour p-automates) ou par de nouveaux logiciels libres. Elles bénéficieront donc automatiquement à l'ensemble des utilisateurs de ces systèmes. Parmi les sociétés mentionnées ci-dessus qui ont des compétences fortes sur les systèmes et techniques traités dans ce projet sans en être partenaires, on peut mentionner par exemple Trusted Logic et Dassault Aviation.


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