En même temps, j'ai été pris au CNRS en
Informatique
chez Gabrièle Saucier où j'ai travaillé sur des
architectures
tolérant les fautes notamment avec Jacques Pulou qui m'a appris
beaucoup d'informatique. J'ai rencontré par hasard Nicolas
Halbwachs et nous avons travaillé ensemble sur des
formalismes
de spécification de systèmes temporisés. Au cours
de ces travaux, j'ai compris la grande adéquation qu'il y avait
entre les langages à flots de données et les formalismes
utilisés en automatique. Cela m'a donné l'idée
d'un
langage de programmation que j'ai appelé LUSTRE
(pour Lucid synchrone
temps-réel).
Développé par Nicolas Halbwachs, ce langage est un grand
succès à la fois industriel et scientifique, ce dont je
ne
suis pas peu fier. Ces travaux et l'amical soutien de Gérard
Berry nous ont valu le prix
Monpetit 2004 de l'Académie
des sciences.
J'ai ensuite consacré pas mal de temps à essayer de comprendre ce qu'était le synchronisme, notamment avec Albert Benveniste. Je suis alors tombé sur les articles de Philip Wadler parlant de « listlessness » et « deforestation ». J'ai alors compris que le synchrone était aussi un moyen d'exécuter efficacement l'évaluation paresseuse en programmation fonctionnelle. C'est l'origine de mes travaux actuels avec Marc Pouzet.
Parallèlement, grâce à Gabrièle Saucier,
j'ai participé à la commission SACEM du Ministère
des transports qui a expertisé le système informatique de
sécurité de la ligne A du RER de Paris. Je me suis
beaucoup
investi dans cette commission et je crois avoir trouvé la bonne
démonstration du
procédé
de mise en sécurité inventé par Philippe Forin de
Matra-Transport. Cela m'a valu une certaine expertise dans le domaine
et
je ai été par exemple conseiller scientifique pour la
sécurité
du Métro de Lyon.
Grenoble
le 15 octobre 2004